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Ah la Turquie…

Chers amis, chère famille,


Voilà un mois maintenant que nous sommes en Turquie. Nous sommes arrivés pour le dimanche des Rameaux à Istanbul. Nous y sommes restés jusqu’à Pâques. Nous avons été accueillis dans le Palais de France dans lequel se trouve l’église Saint Louis des Français. Une petite communauté catholique francophone nous a ouvert leur porte de façon très chaleureuse ! Depuis, nous avons marché deux semaines jusqu’à Izmir où nous sommes restés quelques jours. Nous avons décidé de terminer la marche en Turquie à Éphèse, ou plutôt Meryemana, la où se trouve la maison de Marie, que nous avons pu visiter. Ainsi, l’occupation du moment est de trouver un moyen de se rendre à Chypre, pour y marcher quelques jours avant d’aviser la suite suivant la situation en Israël.


Ah la Turquie, quel pays… terre d’accueil, terre d’histoire. Il est rare de passer dans un village sans entendre un sifflement, suivi d’un « çai ?! » (prononcé tchaï, cela signifie : « voyageurs, puis-je vous offrir un thé ? Venez vous reposer de votre marche. »). Nous devons alors nous asseoir dans la maison traditionnelle de thé qui ne désemplit jamais.

Il n’est pas rare que les Turcs nous offrent spontanément de l’aide. Ainsi, nous voyant marcher sur le nord de la route certains vont nous acheter des rafraîchissements et reviennent nous les offrir puis repartent souriants, sans dire un mot. Que l’on marche volontairement n’est pas concevable pour la majorité des Turcs que nous croisons :  150m à faire pour aller remplir ta bouteille d’eau ? Viens monte sur ma mobylette ! (Qui, on le précise, tient en un seul morceau par on ne sait quelle magie).

La Turquie c’est la rencontre d’un respect infini pour l’étranger de passage, pour le christianisme, même si les chrétiens sont ici obligés de se protéger d’attaques régulières.

La Turquie, c’est un pays d’une richesse historique immense. Il n’est pas rare en se promenant de croiser un site archéologique, même s’ils sont rarement mis en valeurs.Elle est une terre qui a été évangélisée par les Apôtres mêmes, et nous pouvons suivre leur pas, par la marche et la lecture des Actes des Apôtres.

C’est aussi la chaleur lourde et étouffante, la poussière, les pesticides et des normes hygiéniques douteuses, l’eau « potable » polluée au plomb ou mieux encore à l’arsenic, le chant du muezzin à 5h du matin, les repas pris à même le sol et les plats que l’on partage tous ensemble.

C’est enfin des voitures qui s’arrêtent pour nous proposer de l’aide, des sourires, et des hommes heureux de nous rencontrer, une curiosité sans borne, bien souvent sans filtre et sans aucune gêne. Personne ne se débine devant nos demandes, mais nous ne pouvons pas non plus refuser une offre.


Les derniers événements ayant chamboulé nos plans, rien n’est sûr pour la suite de notre pèlerinage. À la grâce de Dieu, comme on dit ici ! Il nous apprend l’abandon et le dépouillement jusqu’au bout (et nous rappelle aussi par cette incertitude que nous n’aurons jamais fini de marcher vers la Jérusalem céleste). Nous sommes prêtes à l’idée de ne pas pouvoir nous rendre à Jérusalem, même si ce n’est pas évident et que nous ne savons pas vraiment où nous diriger si nous ne pouvons pas atteindre la destination. Nous pouvons faire le parallèle avec le sacrifice d’Isaac, puisque dans cet épisode, Dieu demande à Abraham de sacrifier ce qu’il a de plus cher. Ainsi, Dieu nous demande d’être prêtes à sacrifier notre plus grand idéal, celui vers lequel nous marchons depuis plus de 6 mois. Ce n’est qu’un entraînement vers le grand idéal de notre vie : être prêt à offrir sa vie au Christ.


Dans la joie du Christ ressuscité,


Marie-Liesse et Madeleine


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