La grande vadrouille en Croatie

Bonjour bonjour,

Nous voilà de nouveau après quelques semaines de silence. Les journées se sont enchaînées et le temps nous file entre les doigts. Nous avons désormais quitté l’Autriche et traversé la Slovénie pour rejoindre la Croatie. Nous ne sommes plus qu’à une quinzaine de jours de marche de  Medjugorje en Bosnie-Herzégovine où nous passerons Noël. Le temps a été clément jusqu’à aujourd’hui, et la Providence nous est toujours fidèle.

Une amie de longue date nous a rejoins à Graz pour deux semaines. Le Seigneur nous a vraiment fait cadeau de sa présence. Nous avons trouvé un nouvel équilibre en sa présence et devons maintenant reprendre l’ancien.

Nous voulons la laisser parler un peu. Voici  les fruits qu’elle récupère de ce temps passé sur la route :

« J'ai laissé passer quelques heures avant d'écrire car même après seulement 12 jours il y a une petite chute vers le retour au monde à assumer... Et non, je ne suis pas à plaindre !

Voici un récit des douze jours que je viens de vivre aux côtés des soeurs Saulnier.

Après ces 230 petits kilomètres, je comprends mieux pourquoi Sylvain Tesson pour guérir de sa terrible chute, s'est fait simple marcheur de chemins noirs lui qui était un fier coureur de sommets.

La marche a en effet ce pouvoir assez fabuleux de revivifier.

La marche révèle d'abord quel est ton corps, comment le laisser parler et comment l'écouter mais aussi comment y puiser des forces insoupçonnées.

La marche ouvre aussi les coeurs et délie les langues. Elle permet d'offrir une parole de bénédiction à l'amie, d'en recevoir et d'être alors confirmée dans l'être que l'on donne à voir. Elle nous fait voyager dans des discussions longues et profondes et nous fait chanter tels des troubadours improvisés.

La marche te replace surtout dans ta condition de pèlerin en perpétuelle route vers la Céleste Jérusalem. Elle est temps pour prier, louer, répéter la dizaine, méditer. La marche, activité de l'humilité, te remet entre les mains de ton Père comme un pauvre petit enfant, en quête de réponse et de repos de l'âme.

La marche est bonne à être lente. Elle te redit a chaque pas de lever la tête et de contempler le paysage ou le temps qui doucement passe. Ainsi on visite peu mais on visite bien.

La marche révèle aussi qui sont vraiment tes amies - des merveilles - et quel visage ont tes désirs - un air de simplicité.

Cette marche c'est celle qu'ont choisi d'accomplir ces deux sœurs, mes deux amies.

Si tu savais comment leur volonté est solide ! Fidèles au Christ et portées par la prière des généreuses gens qu'elles croisent sur le chemin, on a comme l'impression que rien ne pourra leur arriver !

Je n'oublierai jamais tous ces bons moments offerts par le ciel, ces innombrables chiens bruyants et ces collines de Slovénie, ces airs de ukulele et ces prêtres mariés, ces fleuves à traverser à pied tout comme ces policiers qui nous ramènent des croissants (ou pas), ces cafés balkaniques et ces couettes bizarrement pliés, ces discussions en Croates ou plutôt ces absences de discussion

et ces moments de solitude parce que je n'ai pas choisi LV2 allemand en 6e, ces magnifiques cimetières tout comme ces assiettes de charcuterie identiques de maison en maison, le 30e kilomettre, les églises fermées, et tout le reste de la liste qui est bien trop longue pour être écrite ici ...

Père tout Puissant vient les garder et les bénir. Donne leur de récolter les fruits de leurs efforts dès maintenant et à l'issue de ce pèlerinage. »

Nous vous souhaitons une joyeuse entrée dans l’attente de Noël ! Que Dieu vous bénisse et vous garde !

PS : n’hésitez pas à nous confier des intentions de prière, nous les portons dans nos prières et elles nous portent dans notre marche.